Sunday, January 27, 2008

Alerte, le FPI perd le combat de la communication moderne!

Pendant la crise qui a secoué la Côte d’Ivoire, le FPI avait, dans les premières heures, initié de grandes initiatives communicatives avec la création de sites Internet pour diffuser les images des atrocités des rebelles et les tueries de l’Hôtel Ivoire pendant les évènements de novembre 2004.
Tous les réseaux furent activés par le Service de Communication de ce parti assuré par M. Sassongo Jacques Silué pour que, non seulement la diaspora ivoirienne en général soit au même niveau d’information que les populations abidjanaises, mais surtout pour que les Représentations et Sections du FPI de la diaspora assurent le relais communicatif dans tout le monde. Ce fut un travail de communication remarquable!

On constate aujourd’hui que les ardeurs d’atan se sont estompées. Le Front Populaire Ivoirien semble avoir baissé la garde avec l’état de non-guerre. Ou peut-être l’ardeur au travail n’est plus la même parce que le FPI croit avoir atteint ses objectifs qui étaient de repousser l’adversité externe pour—peut-être—avoir convaincu tout le monde que c’est la France qui faisait la guerre à la Côte d’Ivoire.

Ce que le FPI semble oublier par contre, c’est l’adversité intérieure. Et cette adversité fait tout feu aujourd’hui dans la presse de l’opposition. Il semble que ce parti n’a pas compris que les élections qui s’annoncent à grands pas sont une occasion toute donnée pour que l’opposition tire sur lui à boulets rouges.
La gestion du pays pendant la crise a été commune, intégrant tous les partis significatifs aux différents gouvernements qui se sont succédés à la tête du pays et qu’il a été convenu d’appeler gouvernement de crabes. Mais Gbagbo a toujours soutenu qu’il était à la ‘‘barre’’. Quoi donc de plus normal qu’on accuse les ‘‘réfondateurs’’ de tous les maux à tort ou à raison? Mais ce que je trouve inconcevable, c’est le silence du parti!

Le FPI ne communique pas, refuse de communiquer ou du moins, a confié son destin communicatif à ‘‘Notre Voie’’, un journal qui n’est pas à mesure de porter des critiques constructives au parti à cause du zèle de sa ligne éditoriale et la scélérité avec laquelle certains de ses animateurs se fourvoient souvent en voulant tout défendre sans analyse préalable.
C’est ma conviction et même mon expérience que ‘‘Notre Voie’’ est discréditée aux yeux de ceux qui ont un peu de criticisme dans leur façon de voir les choses.

Ainsi, en continuant de s’appuyer sur Notre Voie, un journal qui se veut ‘‘répondeur automatique’’ à toute critique aussi justifiée qu’elle soit, le FPI a choisi une stratégie de communication sans issue.

Sur cette lancée d’échec de la stratégie de communication du Front, notons que le site Internet du FPI, http://www.fpi-ci.org/index1.htm n’est plus fonctionnel. Au fait, pour les Ivoiriens de la diaspora qui le consultaient, sa fin n’est pas une grande surprise, car ce site n’était plus mis à jour depuis belle lurette. L’arrêt de fonctionnement de ce site est une belle anti-thèse à ces discours lénifiants auxquels s’adonnent souvent avec emphase nos dirigeants, sur la nécessité d’être aux premiers rangs des nouvelles technologies de communication. Il est impensable qu’un grand parti comme le FPI, qui plus, est un parti au pouvoir n’ai pas de site Internet dans ce nouveau millénaire.

Mais au-délà de tout ce qui vient d’être dit, c’est le choix du slogan de la campagne électorale du président Gbagbo qui remporte la palme d’or dans le manque de discernément quant aux messages à communiquer aux électeurs.

Comment comprendre que toute l’intelligensia qui gravite autour du Président Gbagbo et tout l’appareil pensant du FPI n’ont pu détecter que le slogan ‘‘on gagne ou on gagne’’ peut porter en lui les germes de confrontations post-électorales? Peut-on, dans un pays où une grande partie de la population reste illétrée choisir un tel slogan? Et si on ne gagnait pas, que feraient ceux à qui on a fait croire qu’on gagnerait à tout prix?

En choisissant un tel slogan comme cri de ralliement pour la campagne à venir, le FPI semble montrer qu’il n’a pas appris des 7 ans de crise que le pays traverse.
Est-il utile de rappeler les conséquences désastreuses de l’appel irresponsable de M. Ali Coulibaly, porte-parole du RDR qui, au lendemain des élections de l’an 2000 avait fait croire à une partie de la jeunesse de la Côte d’Ivoire que le pouvoir était dans la rue, et qu’il fallait que ces jeunes gens aillent ramasser ce pouvoir-lá?

Notre conclusion est que ce slogan est dangereux et nuisible au pays. Il est tout aussi dangereux que la propagande d’Alassane Ouattara qui proclame partout et avec ferme conviction qu’il sera élu Président de la République aux élections prochaines.

Silence du FPI face à la question Mamadou Coulibaly et le gros dos de l’opposition
Si c’est une stratégie de communication de se taire face à la question Koulibaly, elle est ratée! Il est tout à fait curieux que le FPI s’impose un silence éloquent face à la campagne malveillante, tendancieuse et insidieuse de l’opposition qui tente d’exacerber—elle est en passe d’y réussir—les factions dans le FPI et de créer un problème entre Gbagbo et son ‘‘vice-président’’ Mamadou Koulibaly président de l’assemblée Nationale.

Y a-t-il des critiques internes fait par Mamadou Coulibaly, quoi de plus normal dans un parti qui se veut démocratique?
Mamadou Koulibaly qui n’accompagne Gbagbo ni à la cérémonie de la Flamme de la paix à Bouaké ni dans sa tournée nordique, quoi de plus normal quant on sait que la sécurité dans ces zones n’est pas optimale?

Il faut bien un homme à la tête du pays s’il arrivait quelque chose à Gbagbo dans ces tournées. Et cet homme est bien Mamadou Coulibaly successeur constitutionnel à la tête de l’Etat. A-t-on jamais vu Georges Bush déserter Washington avec Dick Sheney vice-président des USA? Non, parce qu’il faut que l’état continue de fonctionner s’il arrivait quelque chose à l’autre.

Pourquoi le FPI n’est-il pas capable d’expliquer à l’opinion que l’absence de Coulibaly à ces tournées du président est une exigence constitutionnelle? L’explication que le FPI doit aux Ivoiriens a caractère d’ exigence pédagogique, car le FPI en tant que parti de masse, doit être à l’avant-garde de l’éducation des populations et aider au changement des mentalités. C’est pour quoi ce parti n’a pas le droit se taire.

Où est Mamadou Koulibaly, successeur constitutionnel du Président Gbagbo à la tête de l’état? Là encore, les Ivoiriens ont le droit de savoir où se trouve le ‘‘vice-président’’ de leur pays. Du moins, ils ont besoin qu’on communique avec eux. Pourquoi le FPI se terre-t-il et laisse la responsabilité de cette réponse à la pauvre ‘‘Notre Voie’’ qui se dit et se dedit sur la question?
Mamadou Coulibaly a fait preuve d’énormes débauches d’énergie ces dernières années sans prendre de vacances. De sources bien introduites, semble-t-il qu’il n’a pas pris de vacances il ya 2 ans. Pourquoi le FPI ne monte-t-il pas au créneau pour dire que le numéro 2 du régime prend des vacances et qu’il a droit à des vacances paisibles loin des phares médiatiques?

A force de garder le silence sur ces 2 questions et de laisser l’initiative de la communication à l’opposition, tout le monde croit aujourd’hui, qu’il y a un problème de ‘‘personne’’ entre Gbagbo et Koulibaly d’une part, comme l’affirme si haut et fort Ahua Junior qui, d’ailleurs, se gargarise d’avoir été le conseiller de Mamadou Coulibaly. Et d’autre part entre Koulibaly et le FPI. Qu’on le veuille ou pas le malaise est réel. Et même le plus convaincu militant du parti se laisse aller au doute à cause du silence des acteurs concerné: Le FPI, Gbagbo et Koulibaly.

Quand le RDR et son président qui ont une vision très élevée de la communication politique ne se contentent plus des écrits des journalistes sur le sujet—car on peut toujours traités ces derniers de pas sérieux. Mais qu’ils fassent entrer en scène un homme de la trampe de Antoine Ahua Junior, qui malgré tout, jouit de respect auprès de certains patriotes et même de beaucoup d’Ivoiriens de la diaspora...Et qui traîne avec lui le titre pompeux d’ancien conseiller de Mamadou Koulibaly pour lancer la bombe suivante: "Tout le monde dans la classe politique ivoirienne sait qu'il y a un contentieux très sérieux de moralité entre Gbagbo et Mamadou Koulibaly, mais personne n'a rien vu et rien entendu. C'est un tabou. L'affaire éclatera un jour d'elle-même. Il s'agit d'un problème d'atteinte à l'honneur familial dont je m'impose le droit de réserve d'en dévoiler la teneur. De toutes les façons, ça passerait pour un fait divers pour la majorité des Ivoiriens. Mais pour un homme qui se respecte, c'est un motif de haine contre celui qui apporte cette bassesse dans sa cour. Pour tout vous dire, la déchirure est double, politique et interpersonnelle" in Le Patriote du 03.12.07

En utlisant Dr. Antoine Ahua Jr. dans l’affaire Mamadou Koulibaly, disais-je, les adversaires du FPI et du régime de Gbagbo posent un acte de haute portée communicative. Ils misent sur la crédibilité, l’autorité et la connaissance que Dr. Ahua Antoine Jr. a de Mamadou Coulibaly pour atteindre leurs objectifs. Ouattara et le RDR jouent sur l’ethos de Dr. Ahua Antoine Jr. Faire jouer l’ethos de quelqu’un pour faire passer un message en communication, c’est miser sur sa valeur intrinsèque, ses connaissances scientifiques et ses expériences. Or Antoine Ahua Jr. a son titre d’ancien conseiller de Koulibaly pour semer le doute dans les coeurs des militants du FPI.

Enfin, je ne parlerai pas de la communication interne du FPI avec ses militants et ses structures á l’étranger. Cette communication n’existe presque pas. Il n’existe même pas un mailing liste pour communiquer les mots d’ordre du parti à ses animateurs extérieurs.

Au terme de cette analyse, il est impérial que devant l’adversité intérieure actuelle, le FPI modernise sa stratégie de communication pour affronter les défits futurs.
Master en Communication Politique et du développement
Ancien secrétaire général de la Coordination du FPI du DanemarkSecrétaire de la Coordination du FPI Danemark, chargé des relations avec le siège et des structures du FPI à l’extérieur