Thursday, August 15, 2019

Mon Panafricanisme et mondialisation

J'étais à Paris et une compatriote m'a pris à partie me ''reprochant'' de ne pas porter de prénoms francais, de combattre la France et de parler la langue des francais en même temps. En plus de cela, je recois très souvent des piques et des quolibets moqueurs de certains amis pour la même raison, me reprochant d'aller en France. Pour commencer, je voudrais souligner que je ne combats ni les francais en tant que peuple, encore moins la France en tant que pays. Je suis plutôt partisan d'une afrique indépendante qui décide de son destin d'elle-même. Maintenant comme c'est la France qui a colonisé ''mon Afrique'' et qui la maintient dans les cordes de la dépendance par des mécanismes tordus, souvent même mafieux, mon combat pour l'Afrique peut ressembler à un combat contre la France. Et si ce combat devrait l'être, il est aussi et surtout un combat contre la politique Africaine de la France. Voyez qu'encore là, ce n'est pas un combat contre toutes les politiques de l'Etat francais, mais contre une seule politique, celle concernant l'Afrique. Car cette politique me touche en tant qu'Africain. Cela dit, l’essence de mon engagement panafricainiste réside dans les notions Senghoriennes du ''rendez-vous-du-donner-et-du-recevoir'', de la ''civilisation de l'universelle'' et ''du dialogue des cultures''. Ces 3 notions selon moi, s'entremêlent, s'entrelacent et se disloquent en elles-mêmes. Ca veut dire quoi? Et bien, le ''rendez-du-donner-et-du-recevoir'' est un espace global, un espace mondialisant. C'est un réseau social, c’est un marché où chacun vient avec son produit. Pour être à ce marché, il te faut venir avec ton particularisme c'est à dire avec ton propre produit à toi. Chacun vient avec ce qui le rend unique. Pour Senghor, ce qui rend le ''nègre'' unique est ''l'émotion, le rythme...'' Souvenez-vous de sa légendaire citation: ''La raison est hellène et l'émotion nègre''. Je ne partage pas cette vision. Mais qu'importe. Ce sont donc, disais-je, les particules uniques de chaque peuple qui entrent en ''dialogue''. Chacun vient avec sa culture, car c'est d'elle qu'il s'agit. C'est la culture qui nous rend unique, particulier et singulier. C'est le fruit de ce dialogue, de cette rencontre des ''uniques'', la rencontre des cultures, qui crée la ''Civilisation de l'universel'' C'est à dire qu'on aura fait la fusion de ce qui rend chaque peuple unique pour accoucher d'une civilisation qui prend la particularité, voire la singularié de chaque peuple en compte. Sur ce terrain global ou rendez-vous-du-donner-et-du recevoir, il faudra communiquer. Ici peut importera la langue car il faudra communiquer ensemble. Dans ces conditions, que ce soit le Kiswahili qu'on parle. Que ce soit le Bhété, le Wê, l'Anglais, l'Attié, l'espagnol ou le Francais, n'a aucune espèce d'importance, car l'essentiel ici est de pouvoir se comprendre. Donc, parler le francais pour moi, est un moyen. Ce n'est pas une fin. Ce qui me rend unique, c'est mon moi: Blay-Azu Dali de Siégouékou vivant au Danemark, adorant Gbayro sa forêt sacrée. Blay-Azu Dali qui est un habitus du Bheté vivant dans un espace géographique danois de Sealand à Copenhague qui fait mon uniqueness. Prôner le panafricanisme n'équivaut donc pas à se refermer sur soi, bien au contraire! Nous voulons travailler à arriver à l'uniqueness de l'Afrique. A ressortir le particularisme culturel de l'Afrique. C'est ce particularisme culturel qui sera le sous-bassement de la politique et de l'économie de l'Afrique. Figurez-vous que sur ce marché, on demande aux africains: ''Quelle est votre réligion'' et les Africains répondent en choeur: ''C'est l'Islam et le Christianisme''. Que Non! Le christianisme est occidental, l'islam du Moyen-Orient et le judaisme aux juifs. Ce sera une vraie honte, un embarras. Donc, chers frères et soeurs, je suis en phase avec moi-même. Je combats pour la revalorisation de la culture africaine, ivoirienne car je sais que l'indépendance culturelle est l'essence de l'indépendance politique et économique. Je combats pour une Afrique décomplexée, fière de ses valeurs, prête à les vendre sur le marché-du-donner-et-du-recevoir pour faire partie de la Civilisation de l'universelle. Et ce combat est sans animosité et si situe les droites lignes des règles qui regissent nos sociétés, les règles de la démocratie. Article publié sur Facebook le 13 Août 2016

L’averse des apostrophes errants

Il ya des jours comme ça Où le réveil est orageux d’un torrent de sueur Il ya des jours comme ça Où se lever se mesure à la lourdeur costume du cosmonaute Il ya des jours comme ça Où le battement du coeur bruissant brise le tympan Il ya des jours comme ça Où l’avaler d’ordinaire silencieux alerte tout l’être Il ya des jours comme ça Où le soleil lumineux reste invisible Il y a des jours comme ça Où partir et départir deviennent une obssession Il y a des jours comme ça Où le souvenir et les actes manqués reviennent pour s’accomplir dans le now Il ya des jours comme ça Où dans le lointain horizon, se croisent le devenir et le has-been de l’amer-goût-sucré Il ya des jours comme ça Où les ennuis se morfondent sur les routes méandriques. Il ya des jours comme ça Où la nuit est infinie et les cocoricos des coqs restent inaudiles pour le jour endormi Et puis, survint un jour comme ça Et ce jour-là, on ne songe plus à ces jours Mais à cet autre jour Où l’âme est enflammée par le bonheur des goûts Et à cet autre jour Où le rejet du dégoût et des égouts inondent la belle fleur des jours endiablés Et là, on se refugie dans l’ailleurs insolent de l’indolence Loin des vidanges du bon Dieu

Friday, March 14, 2014

Développement par le bas ou par le haut? Je commence par le Bas

On croit souvent à tort ou à raison que le développement ne peut réussir qu'avec des prêts de sommes faramineuses d'argent recues des agences multilaterales et de la coopération bilatérale. Et que cette somme doit être repartie équitablement au reste de la société par le gouvernement. On parlera alors du développement par le Haut ou top-down. Quant à moi, je crois beaucoup plus au bootm-down, c'est à dire au développement par le bas. Le développement pour moi, ne peut être et porter les fruits excomptés que quand les communautés concernées s’en approprient les fondements. Je sais toutefois que les 2 méthodes ne s'excluent pas. En effet, l’idée du développement par le bas germe à mon esprit au moment où j’exerce le métier de nettoyage , dans les premières heures de mon séjour sur les bords de la mer Baltique en scandinavie. Ainsi, seul avec moi-même, avec mes pensées et en prise avec mon monologue intérieur, mes idées convergent vers ma mère, restée sur l’autre rive de l’océan Atlantique, dans un petit village perdu dans la forêt tropicale, Siégouékou. Mes idées, disais-je, convergent vers ma mère, ma génétrice: Celle qui m’a donné la vie et avec qui j’aurais bien voulu partager mes doutes, mes angoisses, mes peines du moment, mais aussi mes joies dans ces grands bureaux danois que je dois rendre propre avant l'aurore. Ces bureaux s’étendent sur des kilomètres et la charge me revient à moi seul de les rendre propre avant la levée du jour, avant que les ''bonnes gens'', propriétaires des lieux ne rentrent pour s’acquitter de leurs tâches quotidiennes. En ce moment-là, Il n’y avait pas de téléphones cellulaires, c’est pourquoi, j’aurais bien voulu écrire à ma mère, la combler de cadeaux, de petits collis. Je sais cependant qu’elle ne sais pas lire et que même les courriers à lui envoyés par la poste passeraient par plusieurs intermédiaires avant qu’ils ne lui parviennent. Mais toujours est-il que je voudrais lui vouer la primeur de recevoir mon courrier en main propre avant qu’elle ne trouve quelqu’un pour lui déchiffrer le contenu. Je me dis alors: ’’Si les gens recoivent leurs courriers à la maison chez eux, ici dans les pays dits développés, pourquoi n’en serait-il pas autant au village à Siégouékou?’’. Ainsi, je commence à penser à la typographie du village, à l’emplacement des maisons, aux rues. Mais surtout à tous ces jeunes gens qui savent lire et écrire, qui constituent une potentialité immense, mais qui reste sous-exploitée en s’adonnant seulement aux travaux champêtres. Je me dis qu’on pourrait utiliser leurs compétences du savoir lire et écrire autrement qu’avec les activités champêtres qui sont les leur. Du moins, on pourra suppléer leurs activités champêtres avec d’autres activités qui pourraient les révaloriser et renforcer leur confiance en soi en les aidant autrement par la création d’autres emplois. Ainsi, germe en moi l’idée de numérotation de toutes les maisons du village, de dénomination de toutes les rues et ruelles du village, de recensément de tout le monde et d’attribution d’une boîte postale à chaque maison. Je sais que l’idée peut être surannée maintenant avec le développement du digital. Mais ce travail de base étant mis en place, on aurait jeté les bases de la remise de mes courriers à ma mère main à main. Car, il lui suffira d’ouvrir sa boîte postale pour rentrer en possession des nouvelles de son fils si loin d’elle. Cette démarche présupposerait qu’on aura, auparavant engagé une discussion avec la mairie de Ouragahio sur la création d’un centre de tri postal, de sorte que chaque matin, les jeunes choisis pour être postiers pourraient se rendre à la commune, à Ouragahio pour y chercher les courriers qu’ils devraient mettre dans les boîtes attribuées à chaque maison. Quitte au responsable du projet de trouver des moyens de deplacement à ces jeunes. Ainsi me vint à l’esprit, l’idée de collectes de vélos qu’on aura mis à la disposition de ces jeunes. <b> La coopérative et les impôts comme pierre angulaire du projet? La réussite de ce projet si telle est qu’elle rencontre l’assentement des villageois nécessiterait un esprit de coopérative, de sacrifice, d’engagement collectif et surtout de volontariat comme point de départ. Ainsi, ces ’’travailleurs de la poste’’ recevraient une prime mensuelle de motivation. Cette prime nécessitera qu’il soit fait un prélevement, une sorte d’impôt sur le revenu de chaque villageois, des petits commercants. Les transporteurs et leurs Badjans qui traversent le village devraient payer chaque mois une sorte ’’d’impôt pollution’’ au village tout autant que les véhicules personnels qui traversent le village fréquemment. Le montant de ses impôts serait fixé d’un commun accord avec tout le monde. On ouvrirait ainsi, une caisse de gestion de ce fond: Une banque populaire pour le village. Cette banque serait tenue par des caissiers qui se chargeront de faire les prélevements des dits impôt. Des agents seront mis sur l’axe principal du village pour prélever les primes de pollution sur les voitures et badjans qui traversent le village. Les villageois seraient ainsi motivés à deposer leurs revenus dans cette banque. Bien évidement, tout ceci nécessite une confiance en ceux qui tiennent le projet. On pourrait ainsi motiver toujours les jeunes du village qui savent lire et écrire à dispenser des cours du soir au villageois leur apprennant à lire, à écrire et faire des calculs de base. De cette facon, ils pourront lire eux-mêmes leurs courriers qui leur parviennent de leurs fils et filles qui souhaitent communiquer avec eux. L’idée va plus loin avec l’ouverture d’un cyber café dans le village avec quelques ordinateurs. L’idée du projet étant que le village arrive à s’auto-suffire et à se prendre en charge dans dans tous les domaines. Peux-tu réparer un vélo? Un atelier sera ouvert pour réparer les velos utilisé par les postiers. Peux-tu souder des chaussures? Un atelier de coordonnier te sera ouvert. Tous les petits métiers de couturier, de macons et de menuisier seront créés et encouragés. Tous les villageois qui jouient de toutes leurs capacités physiques et intellectuelles devraient avoir une occupation, car seule la capacité de production et d’écoulement des produits pourrait faire tourner les roues de la banque mise en place avec des micros-prêts remboursables sur des échelons définis. L’expérimentation d’un état-providence à l’occidentale Puisque l’état est totalement absent et a failli à son rôle régalien de garant de la sécurité sociale des villageois, il faudra de facon locale, créer les conditions de cette sécurité. C’est pourqui la banque mise en place devra jouer ce rôle. Ainsi, le prélevement fait sur les villageois, les transporteurs et véhicules privés devront et le remboursement des micros-prêts devraient aussi servir à préparer leur retraite. De la sorte, chaque villageois qui ne peut plus hon

Monday, March 10, 2014

Volupté des nuits




Jambes insouciantes, écarlates
Au quartier latin plongée en elle
Au bout d'une ruelle
Regard perçant du phallus gonflé

Lui, á l'autre bout assis
Le corps inondé de désirs repousse
Sur le visage décomposé
Des jets nombreux de sueur

Elle, en proie aux soucis
La tête plongée dans ses spleens dévorants
D'une mélancolie délicieuse

Lui, bagnard libre, privé
Des ans durant des délices d'une chatte mouillée
Regarde ce corps svelte
Splendide à moitié dénudé

D'une fée brillante aux rayons bronzants
Image capturante et fascinante
A ses lèvres suspendues

Elle, sublime lui a fait défaut des ans durant
Il ne peut défaire son corps de cette imagerie
Entre les jambes, les pourtours d'un tissu effacé blanc pourpre
Caricaturant cet objet autour duquel gravite l'existence masculine...

- ''Votre café, madame''.
Se tournant d'un geste délicat
Les gestes négligés de lisses jambes laissent entrevoir les délices

Ô Desirs
Les plis minces, fins du linceul se glissent dans les brèches du joyau naturel...
Frémit le corps du bagnard, gémissant.

Le monstre et la princesse
Regards croisés
-Monsieur je peux vous aider?
Lui, surpris!
Livide visage pale suintant
Honteux de dévoiler sa laideur passionnée du fruit oval
Derrière le mur, disparaît...

Saturday, March 8, 2014

La condition de la femme est-elle en périls en Côte d'Ivoire?

Ceci est un article publié le 20/04/09 sur • Le Journal de ConnectionIvoirienne.net. Dans le cadre de la journée internationale de la femme je le républie pour le besoin de l'actualité.

C'est de toute évidence l'inquiètude qu'inspire la sortie de Mme Ténin Koné du Ministére de la Femme, de la Famille et des Affaires Sociales (MFFAS) imputant la responsabilité des crimes sexuels faits sur les femmes à ces dernières dans APANEWS[1]. En effet pour elle, les filles ‘‘harcèlent les hommes'' avec leur habillement ce qui logiquement implique qu'ils sont dans leur droit de les violer et cela au grand dam des défenseurs des droits de l'Homme qui dénoncent une impunité des violeurs.

Pour avoir fait une étude sociologique sur la représentation des genres dans notre jeune société[2], je me sens interpelé par cette sortie de l'officielle du MFFAS à laquelle je voudrais apporter ma contribution dans un débat citoyen.

Je voudrais dans un premier temps souligner le droit inaliénable de chacun dans une société moderne et démocratique de porter les vêtements de son choix et dans les limites de la loi. Ensuite, regretter une sortie hasardeuse de Mme Tenin Koné qui dénie toute responsabilité de ses actes à l'homme assimilé à un animal. Enfin, faire une analyse de l'état de l'émancipation de la femme en Côte d'Ivoire.

La liberté de choix des vêtements comme droit inaliénable

Pour écarter toute ambiguïté sur le contenu de la pensée de l'officielle du MFFAS, lisons-la ensemble :‘‘Je voudrais d'abord demander aux jeunes filles de s'habiller correctement car je pense que ce sont les jeunes filles elles-mêmes qui harcèlent les hommes''... ‘‘Aujourd'hui, nos filles s'habillent le ventre dehors, les fesses dehors avec des tatouages partout''...''l'homme étant ce qu'il est ne peut que réagir à une telle tentation''.Et de conclure ‘‘Nous parents, dans la cellule familiale, devrions d'abord interpeller nos enfants à s'habiller correctement.

Convenons tous ensemble que la Côte d'Ivoire est un pays avec ses règles de fonctionnement à travers ses lois et sa constitution. C'est pourquoi, il est étonnant que l'officielle du MFFAS n'interpelle pas la législation de son pays si tel est qu'autant de filles se baladant ‘‘les fesses dehors''. La loi pénalise ce que le législateur appelle trouble á l'ordre public pour les citoyens qui exhibent leur nudité sur la place publique. Alors, si Mme Tenin ou quelque citoyen que ce soit n'interpelle pas ces filles aux ‘‘fesses dehors'' devant la loi, c'est que leur habillement, de toute évidence n'enfreint pas à la loi. Or, dans les limites de la loi, de l'éthique et de la morale de soi, tout citoyen dans une société démocratique est en droit de jouir des libertés individuelles que lui confère l'Etat de droit. En clair, si ces filles ne tombent pas sous le coup de la loi et qu'elles sont en harmonie avec leur conscience dans leur habillement, aucune personne dans la société n'a le droit de leur porter violence sans subir la rigueur de la loi.

D'oú vient-il alors qu'une officielle de la République veuille leur imputer la responsabilité d'actes criminels commis sur elles? Pourquoi veut-on aliéner le droit aux Ivoiriennes de décider de la représentation qu'elle font d'elles-mêmes en tant que citoyennes libres? Dans les sociétés démocratiques modernes qui sont les références de nos sociétés, chacun, y compris les femmes décident en toute liberté et en toute responsabilité leur tenue vestimentaire sans que cela pour autant fasse grimper les statistiques sur les cas de viols sexuels.

Et pourtant dans le cas de ces sociétés, on peut paraphraser Mme Ténin Koné sans exagération pour dire que des femmes s'habillent ‘‘le ventres dehors, les fesses dehors avec des tatouages partout''. A Copenhague, cité de vélos par excellence, les jeunes filles prennent leur aise avec les fesses en l'air sur les vélos laissant entrevoir leurs strings sur les trottoirs pendant l'été. Elles s'étalent sur les plages nues ou presque pour se bronzer. Les hommes ne bondissent pour autant pas sur elles pour les violer. Encore qu'en Côte d'Ivoire, les filles ne sont pas encore arrivées à ce stade sur les plages.

Tout autant que dans ces sociétés démocratiques, les hommes savent regarder les femmes avec respect quelque soit leur habillement. C'est une question de respect de la liberté d'autrui et le charme du flirt, c'est de se regaler les yeux sans toucher la femme et vice-versa. N'empêche, il y aura toujours des hommes qui s'adonnent aux actes criminels de viols. Il y en a dans toutes les sociétés. Chez nous, il suffit que les filles s'habillent avec les mêmes similitudes que leurs soeurs des pays dits développés au nom des libertés individuelles, pour être accusées de ‘‘harceler'' les hommes. Ce qui confère aux malades mentaux parmi ses derniers le droit de les violer. Curieux raisonnement que celle de l'officielle du MFFAS qui n'arrive ni à faire le distingo entre les malfrats de violeurs et les Ivoiriens, ni à montrer sa compassion pour les victimes de viols qui, ô ironie du sort, deviennent des bourreaux.

De la nécessité de l'éducation de l'Ivoirien quant à sa représentation sociale de la femme

Avouons que ces propos sont d'une legéreté terrifiante et humiliants pour l'Ivoirien ‘‘normal'' qui ne s'est jamais livré au viol d'une femme. Comment un ministère qui a pour responsabilité de promouvoir l'équilibre des genres peut-il avoir une position si légère sur un sujet aussi sensible que la violence sexuelle faite aux femmes? Quelle généralisation grave! Quel préjugé!

Espérons que le ministère a des statistiques montrant que les filles violées avaient ‘‘le ventre dehors, les fesses dehors avec

des tatouages partout''. Espérons tout aussi que son ministére a un programme de rééducation de ces petits criminels et

délinquants qualifié de ''l'homme étant ce qu'il est ne peut que réagir à une telle tentation''.

Tout compte fait, le Ministère a une mission d'avant-garde car au delá de toute autre considération, il s'agit de changer la représentation que certains hommes ont de la femme comme devant être confinée à la cuisine et demeurer au service de l'homme et dédiée à la procréation. Cette représentation générale de la femme semble incliner n'importe quel petit ‘‘malfrat'' ou autres déreglés mentaux á s'aroger le droit de faire ce qu'ils veulent d'elle. Entre autres, la violer soit ‘‘pour des pouvoirs mystiques'' comme le soutient Mme Méïté de l'ONG Violence Sexuelle (AVIOS) soit pour assouvir son désir sexuel parce qu'elle est habillée sexy.

En tout état de cause, j'ai du mal à m'imaginer un Ivoirien ‘‘normal'' se laisser ‘‘harceler'' par l'habillement d'une jeune fille au point de la violer. C'est pourquoi, le rôle d'éducation qui incombe à la ‘‘cellule familiale'' de Mme Ténin Koné ne devra pas se limiter à ‘‘interpeler''les filles à s'habiller ‘‘correctement''. Mieux, elle se devra d'inculquer aux petits garçons le respect des filles qui, il faut le souligner ne doivent pas être représentées comme des objets sexuels au service de l'homme et de ses désirs libidinaux.

Pour moi, le discours de l'officielle du Ministère de la Femme est dangereuse car non seulement elle dénie aux violeurs toute la responsabilité de leurs actes ignobles, mais justifie et légitime même le crime fait aux femmes par des bandits. L'explication est simple: les hommes ne sont pas responsables de leurs actes car les jeunes filles elles-mêmes(...) harcèlent les hommes''. Mais au fait, qui sont ces ‘‘hommes'' ? Et que revêt l'expression ''l'homme étant ce qu'il est...'' ? Que renferme ‘‘Les hommes'' ou ‘‘l'homme'' qui n'est que ‘‘ce qu'il est'' et qui ‘‘ne peut que réagir à une telle tentation'' ? Est-ce tous les Ivoiriens ? Est-ce tous les hommes qui vivent en Côte d'Ivoire? ‘‘L'homme'', est-ce tous les hommes du monde?

Toutes ces interrogations posent le probléme de la communication de nos responsables politiques sur un sujet aussi sensible que le crime fait aux femmes à cause de leur sexe, un officiel ne peut baser son analyse sur des jugements empiriques denués de tout fact. Cela pose aussi le problème de manque de statistiques et le rôle incontournable que doivent avoir les sociologues dans notre société. Car une société où des ministères ne commandent pas d'études est une société qui ne peut pas faire de prévisions pour le futur. En conséquence, des officiels sont obligés de prendre position dans le hasard, prenant leurs émotions et préjugés comme explication plausible d'une réalité sociale.

La dialectique du/de la dominé(e) qui contribue à perpétuer sa domination

En tout, l'officielle ivoirienne donne l'impression que la femme ivoirienne, dans une société moderne qui est sienne devrait demander la permission à ‘‘l'homme'' quant aux vêtements qu'elle doit porter si elle veut être sauve. En fait, selon Mme Ténin la représentation que ces jeunes filles font d'elles-mêmes dans leur habillement est ‘‘fausse'' de sorte que leur représentation de soi doit être le reflet du miroir que l'homme leur exhibe. Et elle se veut la personne qui doit tenir se miroir à la place de l'homme.

Oú est l'émancipation de la femme si le ministère qui doit en définir les contours la définit à partir de l'optique de l'homme? Ou alors la Côte d'Ivoire s'achemine-t-elle vers une société dans laquelle l'effervescence des nouveaux mouvements réligieux imposent des dogmes devant régir la vie de la femme? Ou est-ce la sharia qui a bientôt droit de cité chez nous.

Toutefois, je pense que le discours de la collaboratrice de la ministre Jeanne Peuhmon est maladroit à un moment où le monde entier est scandalisé par le traitement qui est fait aux femmes dans certaines régions du Pakistan où les Talibans ont recu le feu vert pour appliquer la loi islamique de la sharia?

Par ailleurs, que ce soit une femme qui tienne ce discours choquant contre l'habillement de la femme ivoirienne violée ne saurait être une surprise, car le sociologue Pierre Bourdieu ne dit-il pas que: ‘‘s'il est bon de rappeler que les dominés contribuent toujours à leur propre domination, il est nécessaire de rappeler (...) que les dispositions qui les inclinent à cette complicité sont aussi un effet incorporé de la domination[3]''. Donc, en s'appropriant le discours qu'on croirait venir des bourreaux (les violeurs) Mme Ténin-qui évolue dans un champ des genres dans une Côte d'Ivoire dominée par l'ordre patriarcal-contribue à reproduire ‘‘la violence symbolique'' qui s'exerce sur les femmes. Elle apporte ainsi, selon Bourdieu sa ‘‘collaboration'' à l'assujettissement de la femme ivoirienne. En fait, la collaboratrice de la ministre dans la logique de la pensée Bourdieusienne du social a du mal à s'affranchir des schémas tracés par la domination masculine et dans lesquels son habitus s'enracine.

Vivement que le Ministère s'affranchisse des stéréotypes patriarcaux pour que l'émancipation de la femme soit le reflet de la représentation que les femmes ivoiriennes font d'elles-mêmes et non la représentation que les hommes font d'elles.

Vivement que les violeurs répondent de leurs actes.

Blay-Azu Dali, Sociologue du Développement.

blayazou@gmail.com

Avec APANews

Encore le froid

L'hiver est lá
Lourd de sa laideur sombre
Qui Porte ombrage au devenir 
Du nègre emprisonné dans son moi

L'hiver est lá
Qui exile dans l'exil 
Au dehors, la froideur glaciale
Dedans, 4 murs étreignent et musellent

L'hiver est lá
Le train-train du train est vague et sans lendemain
La course au destin qui réduit au néant
Le néant solitaire du silence assourdissant

L'hiver est lá
Avec son manteau blanc d'apparats
Eclaboussant la lumière illusoire
Alors surviennent les agapes De l'embarras...
Et les divorces...

L'hiver est lá
Dans l'indétermination du pi
Les bourses á rude épreuves
Le tourbillon des d'impôts et facture accablent les rêves...

L'hiver est là
Dru tout comme hier
Fidèle dans sa ponctualité
Brut et cruel avec les âmes.
Alea jacta est...

Monday, May 13, 2013

Analyse des noms Konan et Laurent: Attention, danger! Lettre ouverte à Tiburce Koffi


Réponse à un article parut le 16 février 2009 dans Le Nouveau Reveil:  http://news.abidjan.net/presse/lenouveaureveil.htm


Cher Maître Tiburce Koffi,

Je dis ‘‘Maître’’ car tu fus mon examinateur à l’oral de Bac en 1992 pour un commentaire du poême de Charles Baudelaire intitulé ‘‘l’ennemi’’. Je me rappelle encore ta lecture avec une lyrique enchantantée de ce poême :

‘‘Ô douleur, ô douleur !
Le temps mange la vie
Et l’obscur ennemi qui nous ronge le coeur
Du sang que nous perdons croît, et se fortifie !

Depuis, tu es devenu mon idole et t’ai toujours suivi dans l’ombre.Tu ne peux te souvenir de moi mais ce n’est pas bien grave. Toujours est-il que, j’ai lu ta Chronique ‘‘Mi kissié tchin angounda’’ du lundi 16 février 2009. Je ne veux pas croire que les commentaires que je fais de ta chronique soient ce que tu as voulu communiquer aux lecteurs. C’est mon interprètation, quitte à toi de me porter la contradiction.

En effet, à lire ta chronique on s’aperçoit que tu te poses en héraut d'un ethniscisme désuet. Tu commences ton texte par la phrase suivante: ‘‘Dans notre pays notamment, deux noms et prénoms (..) semblent être marqués du sceau de la prédestination : ce sont Konan et Laurent’’. Je ne crois pas en la prédestination. Mais tu pouvais tout autant écrire: Dans notre pays la noblesse semble être prédestinée une ethnie: le Baoulé. Les autres ethnies sont celles des canailles.

D’abord parce que tous les Konan que tu as cité sont bien évidemment des Baoulé qui ont la caractéristique commune d’avoir, selon toi, réussi leur vie de la manière la plus brillante, car ils sont des ‘‘DG’’, des maires, des ‘‘puissants Ministres’’. Il y en a que tu n’oses pas nommer tellement leur position s’impose à tout le monde. Ce sont Henri (ancien Président de la CI.), les Banny et une catégorie de Konan qui a le nom de Dieu ‘‘Gnamien’’ qui veut bien naturellement gouverner le pays. C’est Gnamien Konan qui brigue le poste de PR. Tu n’oublies pas de nous revéler que Pokou, le célèbre footballeur ivoirien qui est dans la catégorie des Laurent s’appelle aussi Konan. Ce qui explique sa célébrité positive. Et biensûr tu n’oublies pas l’écrivain Vénance que tu ‘‘glorifies’’ bien parce que tu ‘‘l’aimes bien’’. Et puis, tu laisses ‘‘les Konan vivre l`énigmatique odyssée de leurs noms’’ pour disserter sur les Laurent.

Ensuite, les Laurent eux, sont issus des autres ethnies à l’exception de Pokou. C’est justement là que se trouve le caractère insidieux de ta chronique. A lire ta description, Les Laurent passent tous pour être des ‘‘tocards’’, des trouble-fêtes. Tu commences par Akoun, le puissant syndicaliste des années 1980 qui partage avec Gbagbo—que tu nommes ’’Soundjata’’—le malheur d’être ‘‘professeur d’histoire’’; eux par qui ‘‘il nous arrive toujours de sales histoires’’.

Donc, les Laurent et en particulier celui de ‘‘Mama’’ nous a entrainés dans la guerre que nous vivons aujourd’hui. Et comme, selon toi ‘‘un Laurent en cache toujours un autre’’ tu caractérises Dona-Fologo pour être versatile, car pour toi, il ‘‘est passé maître dans l`art de l’esquive et de se mettre au service de tout nouveau maître’’.

Chez les footballeurs nommés Laurent, tu fais appel à Pokou et Zahoui Madou. Commençons par le 2ème nommé. Zahoui Madou Laurent, puisque c’est de lui qu’il s’agit n’a plus de traces. En effet, tu te demandes ce qui est advenu de lui. Celui-lá, tu l’as toujours assimilé—drôle de comparaison—à ‘‘un Khmer’’ à cause de son ‘‘bandeau rouge sur le front’’. Tu le trouvais plûtot ‘‘facétieux que génial’’. c’est à dire que pour toi, Zahoui Madou a toujours été plus plaisantin qu’un doué en foot. Tu pousses ton outr’cuidance plus loin en te demandant comment il a pu entrer dans la légende avec ‘‘Ayo sé’’ de Chantal Taïba lui, le Laurent ‘‘nocif’’.

Tu ne t’arrêtes pas là, car parmi ces Laurent, il y a un certain Pokou, footballeur émérite de notre pays. Tu t’attardes sur ce Laurent en le couvrant de superlatifs: ‘‘Le Duc de Bretagne, l`Empereur baoulé, l`Homme d`Asmara. Selon toi, le ‘‘Laurent qui signifie la différence’’ entre les Laurent ‘‘impétueux et nocifs’’ s’appelle Pokou!’’

Mais tu ne t’arrêtes pas là; et tenez-vous bien, tu finis par nous revéler que Pokou est différent des autres Laurent parce qu’il s’appelle aussi...Konan...donc parce qu’il est de l’ethnie baoulé . Et ‘‘Comme si son père avait voulu lui donner toutes les chances d`entrer dans la légende par ces deux noms prédestinés’’. Donc s’il s’était seulement appelé Laurent , sans ‘‘Konan’’, il aurait fini comme le tristement célèbre ‘‘Khmer’’ de Zahoui Madou et les autres

Laurent.Tu finis ta chronique en ces termes : ‘‘il y a des renommées dont on doit pouvoir se passer. Il faut le dire ou… périr : Faisons désormais attention aux noms de ceux qui veulent nous diriger’’.

Quelle naiveté! Quelle légereté! Quelle méchanceté! Cher Maître, ta chronique est le prototype de reflexions intellectuelles qui font le lit de l’ethnicisme et du tribalisme chez nous. Tu n’as peut-être pas pensé à la gravité de cette onomastique. Mais figure-toi que tu te fais complice du discours ethnisant de Bédié qui stratifie les Ivoiriens entre ceux qui sont nés pour diriger la Côte d’Ivoire et dont fait partie ton ethnie, et ceux qui n’ont jamais eu ‘‘d’organisation politique’’ concrète donc condamner à subir. In ‘‘les Chemins de ma vie’’ (pp.20-21). Avec ta chronique du lundi 16 février, on a l’impression que tu veux insinuer que Konan—porté ici par les Baoulé – est un nom porte-bonheur, alors que Laurent porte la poisse. Aussi corrobores-tu la thèse de Bédié en classifiant les Ivoiriens entre ceux qui sont prédestinés à être positivement célèbres parce qu’ils s’appellent ‘‘Konan’’ et les autres qui sont des bons à rien.

Tu sais bien ce que ce genre de discours a coûté à la Côte d’Ivoire : Coup-d’état, rebellion et la tragédie de laquelle le pays peine à sortir aujourd’hui. Mais ta mauvaise foi t’incline à accuser les Laurent d’être ceux qui ont entraîné notre pays dans les ‘‘histoires’’. Cher Maître, j’ai peur que tu ne t’ériges en héraut d’un concept désuet d’ivoirité dont personne, aujourd’hui ne veut revendiquer la paternité. Comment peux-tu faire une onomastique d’un prénom local (Konan) et d’un prénom chrétien (Laurent) dans notre société où des noms répondent à nos appartenances ethniques sans penser aux frustrations que cela pourraient engendrer?

En outre, l’on peut comprendre que tu veuilles souiller les Laurent qui ne sont pas Baoulé et qui sont apparement tes ‘‘ennemis’’ politiques, mais de là à traiter Zahoui Madou Laurent de ‘‘Khmer’’ Rouge, les génocidaires Cambodgéens de Pol Pot est une comparaison grossière, vicieuse et tendancieuse !

Pour finir, je pense que c’est trop grave pour un faiseur d’opinion et enseignant comme toi de recommender nos populations de ‘‘faire attention aux noms de ceux qui veulent les diriger’’ plûtot que de leur exiger de regarder les programmes de gouvernement qui sont et doivent être les répères des électeurs en démocratie. En disant cela, tu perpétues la politique ethnique et tu encourages les votes liés aux patronymes. Or donc tes critiques virulentes contre la réfondation sont motivées par le fait que le leader ne s’appelle pas Konan ou Koffi comme toi !!

Et dire que tu es chargé d’inculquer la connaissance à la jeunesse ivoirienne. Si ce sont des enseignants comme toi qui ont eu en charge de nous inculquer la démocratie, de faire de l’école le socle de l’unité nationale, je comprends que notre système scolaire soit ‘‘en déliquescence’’ et qu’en lieu et place d’unité nationale, la Côte d’Ivoire soit coupée en 2 depuis bientôt 8 ans.

En conséquence de ce qui a été dit,il serait illusoire de ta part de croire que ‘‘la guerre, le sang et la décadence de notre pays’’ est du seul fait des Laurent. Peut-être devrais-tu aussi chercher du côté des tribalistes patentés comme toi Tiburce et Henri!

Par Blay-Azu Dali

Bibliographie:
Bédié, Konan Henri ; Les Chemins de ma vie ; Saint-Armand-Montrond ; Mai 1999 ; Plon ; (pp.20-21).
Article de Tiburce Koffi: http://news.abidjan.net/presse/lenouveaureveil.htm

Cet article a été publié par connectionivoirienne.net le 22.02.2009