Friday, March 14, 2014

Développement par le bas ou par le haut? Je commence par le Bas

On croit souvent à tort ou à raison que le développement ne peut réussir qu'avec des prêts de sommes faramineuses d'argent recues des agences multilaterales et de la coopération bilatérale. Et que cette somme doit être repartie équitablement au reste de la société par le gouvernement. On parlera alors du développement par le Haut ou top-down. Quant à moi, je crois beaucoup plus au bootm-down, c'est à dire au développement par le bas. Le développement pour moi, ne peut être et porter les fruits excomptés que quand les communautés concernées s’en approprient les fondements. Je sais toutefois que les 2 méthodes ne s'excluent pas. En effet, l’idée du développement par le bas germe à mon esprit au moment où j’exerce le métier de nettoyage , dans les premières heures de mon séjour sur les bords de la mer Baltique en scandinavie. Ainsi, seul avec moi-même, avec mes pensées et en prise avec mon monologue intérieur, mes idées convergent vers ma mère, restée sur l’autre rive de l’océan Atlantique, dans un petit village perdu dans la forêt tropicale, Siégouékou. Mes idées, disais-je, convergent vers ma mère, ma génétrice: Celle qui m’a donné la vie et avec qui j’aurais bien voulu partager mes doutes, mes angoisses, mes peines du moment, mais aussi mes joies dans ces grands bureaux danois que je dois rendre propre avant l'aurore. Ces bureaux s’étendent sur des kilomètres et la charge me revient à moi seul de les rendre propre avant la levée du jour, avant que les ''bonnes gens'', propriétaires des lieux ne rentrent pour s’acquitter de leurs tâches quotidiennes. En ce moment-là, Il n’y avait pas de téléphones cellulaires, c’est pourquoi, j’aurais bien voulu écrire à ma mère, la combler de cadeaux, de petits collis. Je sais cependant qu’elle ne sais pas lire et que même les courriers à lui envoyés par la poste passeraient par plusieurs intermédiaires avant qu’ils ne lui parviennent. Mais toujours est-il que je voudrais lui vouer la primeur de recevoir mon courrier en main propre avant qu’elle ne trouve quelqu’un pour lui déchiffrer le contenu. Je me dis alors: ’’Si les gens recoivent leurs courriers à la maison chez eux, ici dans les pays dits développés, pourquoi n’en serait-il pas autant au village à Siégouékou?’’. Ainsi, je commence à penser à la typographie du village, à l’emplacement des maisons, aux rues. Mais surtout à tous ces jeunes gens qui savent lire et écrire, qui constituent une potentialité immense, mais qui reste sous-exploitée en s’adonnant seulement aux travaux champêtres. Je me dis qu’on pourrait utiliser leurs compétences du savoir lire et écrire autrement qu’avec les activités champêtres qui sont les leur. Du moins, on pourra suppléer leurs activités champêtres avec d’autres activités qui pourraient les révaloriser et renforcer leur confiance en soi en les aidant autrement par la création d’autres emplois. Ainsi, germe en moi l’idée de numérotation de toutes les maisons du village, de dénomination de toutes les rues et ruelles du village, de recensément de tout le monde et d’attribution d’une boîte postale à chaque maison. Je sais que l’idée peut être surannée maintenant avec le développement du digital. Mais ce travail de base étant mis en place, on aurait jeté les bases de la remise de mes courriers à ma mère main à main. Car, il lui suffira d’ouvrir sa boîte postale pour rentrer en possession des nouvelles de son fils si loin d’elle. Cette démarche présupposerait qu’on aura, auparavant engagé une discussion avec la mairie de Ouragahio sur la création d’un centre de tri postal, de sorte que chaque matin, les jeunes choisis pour être postiers pourraient se rendre à la commune, à Ouragahio pour y chercher les courriers qu’ils devraient mettre dans les boîtes attribuées à chaque maison. Quitte au responsable du projet de trouver des moyens de deplacement à ces jeunes. Ainsi me vint à l’esprit, l’idée de collectes de vélos qu’on aura mis à la disposition de ces jeunes. <b> La coopérative et les impôts comme pierre angulaire du projet? La réussite de ce projet si telle est qu’elle rencontre l’assentement des villageois nécessiterait un esprit de coopérative, de sacrifice, d’engagement collectif et surtout de volontariat comme point de départ. Ainsi, ces ’’travailleurs de la poste’’ recevraient une prime mensuelle de motivation. Cette prime nécessitera qu’il soit fait un prélevement, une sorte d’impôt sur le revenu de chaque villageois, des petits commercants. Les transporteurs et leurs Badjans qui traversent le village devraient payer chaque mois une sorte ’’d’impôt pollution’’ au village tout autant que les véhicules personnels qui traversent le village fréquemment. Le montant de ses impôts serait fixé d’un commun accord avec tout le monde. On ouvrirait ainsi, une caisse de gestion de ce fond: Une banque populaire pour le village. Cette banque serait tenue par des caissiers qui se chargeront de faire les prélevements des dits impôt. Des agents seront mis sur l’axe principal du village pour prélever les primes de pollution sur les voitures et badjans qui traversent le village. Les villageois seraient ainsi motivés à deposer leurs revenus dans cette banque. Bien évidement, tout ceci nécessite une confiance en ceux qui tiennent le projet. On pourrait ainsi motiver toujours les jeunes du village qui savent lire et écrire à dispenser des cours du soir au villageois leur apprennant à lire, à écrire et faire des calculs de base. De cette facon, ils pourront lire eux-mêmes leurs courriers qui leur parviennent de leurs fils et filles qui souhaitent communiquer avec eux. L’idée va plus loin avec l’ouverture d’un cyber café dans le village avec quelques ordinateurs. L’idée du projet étant que le village arrive à s’auto-suffire et à se prendre en charge dans dans tous les domaines. Peux-tu réparer un vélo? Un atelier sera ouvert pour réparer les velos utilisé par les postiers. Peux-tu souder des chaussures? Un atelier de coordonnier te sera ouvert. Tous les petits métiers de couturier, de macons et de menuisier seront créés et encouragés. Tous les villageois qui jouient de toutes leurs capacités physiques et intellectuelles devraient avoir une occupation, car seule la capacité de production et d’écoulement des produits pourrait faire tourner les roues de la banque mise en place avec des micros-prêts remboursables sur des échelons définis. L’expérimentation d’un état-providence à l’occidentale Puisque l’état est totalement absent et a failli à son rôle régalien de garant de la sécurité sociale des villageois, il faudra de facon locale, créer les conditions de cette sécurité. C’est pourqui la banque mise en place devra jouer ce rôle. Ainsi, le prélevement fait sur les villageois, les transporteurs et véhicules privés devront et le remboursement des micros-prêts devraient aussi servir à préparer leur retraite. De la sorte, chaque villageois qui ne peut plus hon