Thursday, August 15, 2019

Mon Panafricanisme et mondialisation

J'étais à Paris et une compatriote m'a pris à partie me ''reprochant'' de ne pas porter de prénoms francais, de combattre la France et de parler la langue des francais en même temps. En plus de cela, je recois très souvent des piques et des quolibets moqueurs de certains amis pour la même raison, me reprochant d'aller en France. Pour commencer, je voudrais souligner que je ne combats ni les francais en tant que peuple, encore moins la France en tant que pays. Je suis plutôt partisan d'une afrique indépendante qui décide de son destin d'elle-même. Maintenant comme c'est la France qui a colonisé ''mon Afrique'' et qui la maintient dans les cordes de la dépendance par des mécanismes tordus, souvent même mafieux, mon combat pour l'Afrique peut ressembler à un combat contre la France. Et si ce combat devrait l'être, il est aussi et surtout un combat contre la politique Africaine de la France. Voyez qu'encore là, ce n'est pas un combat contre toutes les politiques de l'Etat francais, mais contre une seule politique, celle concernant l'Afrique. Car cette politique me touche en tant qu'Africain. Cela dit, l’essence de mon engagement panafricainiste réside dans les notions Senghoriennes du ''rendez-vous-du-donner-et-du-recevoir'', de la ''civilisation de l'universelle'' et ''du dialogue des cultures''. Ces 3 notions selon moi, s'entremêlent, s'entrelacent et se disloquent en elles-mêmes. Ca veut dire quoi? Et bien, le ''rendez-du-donner-et-du-recevoir'' est un espace global, un espace mondialisant. C'est un réseau social, c’est un marché où chacun vient avec son produit. Pour être à ce marché, il te faut venir avec ton particularisme c'est à dire avec ton propre produit à toi. Chacun vient avec ce qui le rend unique. Pour Senghor, ce qui rend le ''nègre'' unique est ''l'émotion, le rythme...'' Souvenez-vous de sa légendaire citation: ''La raison est hellène et l'émotion nègre''. Je ne partage pas cette vision. Mais qu'importe. Ce sont donc, disais-je, les particules uniques de chaque peuple qui entrent en ''dialogue''. Chacun vient avec sa culture, car c'est d'elle qu'il s'agit. C'est la culture qui nous rend unique, particulier et singulier. C'est le fruit de ce dialogue, de cette rencontre des ''uniques'', la rencontre des cultures, qui crée la ''Civilisation de l'universel'' C'est à dire qu'on aura fait la fusion de ce qui rend chaque peuple unique pour accoucher d'une civilisation qui prend la particularité, voire la singularié de chaque peuple en compte. Sur ce terrain global ou rendez-vous-du-donner-et-du recevoir, il faudra communiquer. Ici peut importera la langue car il faudra communiquer ensemble. Dans ces conditions, que ce soit le Kiswahili qu'on parle. Que ce soit le Bhété, le Wê, l'Anglais, l'Attié, l'espagnol ou le Francais, n'a aucune espèce d'importance, car l'essentiel ici est de pouvoir se comprendre. Donc, parler le francais pour moi, est un moyen. Ce n'est pas une fin. Ce qui me rend unique, c'est mon moi: Blay-Azu Dali de Siégouékou vivant au Danemark, adorant Gbayro sa forêt sacrée. Blay-Azu Dali qui est un habitus du Bheté vivant dans un espace géographique danois de Sealand à Copenhague qui fait mon uniqueness. Prôner le panafricanisme n'équivaut donc pas à se refermer sur soi, bien au contraire! Nous voulons travailler à arriver à l'uniqueness de l'Afrique. A ressortir le particularisme culturel de l'Afrique. C'est ce particularisme culturel qui sera le sous-bassement de la politique et de l'économie de l'Afrique. Figurez-vous que sur ce marché, on demande aux africains: ''Quelle est votre réligion'' et les Africains répondent en choeur: ''C'est l'Islam et le Christianisme''. Que Non! Le christianisme est occidental, l'islam du Moyen-Orient et le judaisme aux juifs. Ce sera une vraie honte, un embarras. Donc, chers frères et soeurs, je suis en phase avec moi-même. Je combats pour la revalorisation de la culture africaine, ivoirienne car je sais que l'indépendance culturelle est l'essence de l'indépendance politique et économique. Je combats pour une Afrique décomplexée, fière de ses valeurs, prête à les vendre sur le marché-du-donner-et-du-recevoir pour faire partie de la Civilisation de l'universelle. Et ce combat est sans animosité et si situe les droites lignes des règles qui regissent nos sociétés, les règles de la démocratie. Article publié sur Facebook le 13 Août 2016